
Tout sur l'art naïf
, par Annique van Vugt, 7 min temps de lecture
, par Annique van Vugt, 7 min temps de lecture
Qu'est-ce que l'art naïf ? Quelles sont les caractéristiques de ce style artistique ? Qu'est-ce que l'art naïf yougoslave ? Quels peintres célèbres ont pratiqué ce style artistique et qui était Gérard de Nijs ? Tous ces sujets sont abordés dans ce blog.
Gerard de Nijs était un artiste naïf qui puisait une grande inspiration dans son propre travail et dans celui d'autres œuvres naïves. Sa passion pour l'art naïf a commencé lorsqu'il a découvert l'art naïf yougoslave. Mais qu'est-ce que l'art naïf ? Et comment ce style artistique est-il né ? Et qu'est-ce que l'art naïf yougoslave ? Tous ces sujets sont abordés dans ce blog.
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Qui était Gérard de Nijs ?
Gérard est né le 31 octobre 1918 à Kaatsheuvel, cinquième d'une famille de dix enfants. Issu d'une famille de cordonniers, il devait également travailler à l'usine pour contribuer à l'entreprise. À cette époque, Gérard était déjà attiré par les pinceaux, mais son milieu familial rendait ce rêve impossible.
Ce n'est que pendant la crise qu'il put s'adonner à cette passion, grâce au temps dont il disposait soudainement. Malheureusement, Gérard fut déporté en Allemagne en 1942, où il travailla dans une mine de lignite. Au même moment, sa mère tomba malade, ce qui lui valut un congé en 1943 sur certificat médical. De retour chez lui, il se cacha immédiatement. Durant cette période de clandestinité, Gérard commença à exercer ses talents artistiques en échange de nourriture.
Après la guerre et la guerre des Indes néerlandaises, Gérard est retourné à l'usine, car il n'y avait pas de place pour les artistes dans la reconstruction à l'époque.
En 1973, Gérard changea de vie, car l'usine de chaussures ferma. Mais malgré cette occasion en or, il n'osa pas peindre. Il ne se considérait pas comme un bon peintre et s'inquiétait des problèmes financiers. Le tournant de sa vie se produisit en 1977, après avoir assisté avec sa femme à une exposition de naïfs yougoslaves. Gérard resta bouche bée et, le lendemain matin, il se mit à peindre.
Dans ses œuvres, on voit souvent des filles qui tournent le dos. Il les a souvent peintes, convaincu qu'elles dégageaient quelque chose d'énigmatique et de mystérieux. Il a également constaté que de nombreuses personnes s'identifient à elles.
Les caractéristiques de son art sont les eaux et les ciels qui ondulent symétriquement, les arbres et les fleurs disposés avec précision avec de fins détails de feuilles et de brins d'herbe, et bien sûr les filles qui tournent le dos.
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L'art naïf est un style artistique caractérisé par une simplicité enfantine et une expression spontanée. Souvent, les artistes qui peignaient dans ce style n'avaient aucune formation académique formelle, ce qui donnait naissance à un style authentique, s'écartant des normes académiques traditionnelles. L'art naïf était pratiqué dans le monde entier, bien que cette forme d'art n'ait pas été prise au sérieux par la critique à ses débuts.
L'art naïf présente plusieurs caractéristiques spécifiques. La plus importante est son style simple et enfantin. Chaque œuvre naïve utilise également des couleurs vives et épurées, sans trop de variations d'ombres ou de teintes. Ces choix confèrent également à la peinture un aspect simple et enfantin. Une autre caractéristique typique de l'art naïf est l'absence de perspective. Les règles traditionnelles de la perspective, apprises par d'autres artistes à l'académie, sont souvent ignorées.
Cela confère aux œuvres un aspect plat et bidimensionnel. Même si les peintures semblent d'abord très simples en raison de leurs grandes surfaces et de leurs couleurs, elles recèlent néanmoins de nombreux détails. Dans l'art naïf, le détail ne réside pas dans l'incidence de la lumière et des couleurs, mais dans les motifs.
Par exemple, des motifs sont utilisés pour représenter le ciel, l'eau, les arbres, les fleurs et les chemins. Enfin, les sujets des œuvres sont souvent des scènes du quotidien, des récits folkloriques et des paysages. L'utilisation de ces thèmes suscite des sentiments de nostalgie et d'idéalisation de la vie simple.
On ne sait pas exactement quand l'art naïf a réellement commencé, car il n'a pas de point de départ précis. Il a toujours été présent en marge du monde artistique formel. Des artistes sans formation académique ont créé tout au long de l'histoire des œuvres souvent qualifiées de « naïves » en raison de leur manque de compétences techniques.
Cependant, plusieurs experts s'accordent à dire que l'art naïf a été reconnu pour la première fois comme style artistique en 1885. Cette année-là, le peintre Paul Signac a reconnu les talents du peintre naïf Henri Rousseau et a par la suite organisé plusieurs expositions de ses œuvres dans plusieurs galeries renommées.
Gerard de Nijs a commencé à peindre après avoir vu l'art naïf yougoslave, mais qu'est-ce que l'art naïf yougoslave exactement ?
L'art naïf yougoslave, aussi appelé art naïf des Balkans, est un art originaire des pays de l'ex-Yougoslavie (Croatie, Slovénie, Bosnie, Macédoine, Monténégro, Herzégovine et Serbie). Son style ne diffère pas nécessairement du style naïf traditionnel. L'art naïf yougoslave est simple, riche en détails et en motifs variés. Sa particularité réside dans l'une de ses origines, l'école Hlebine.
L'école de Hlebine est un terme utilisé pour décrire les peintres naïfs croates qui étaient actifs dans le village de Hlebine et ses environs à partir de 1930 environ. Selon l'Encyclopédie mondiale de l'art naïf (1984), le village se composait alors de quelques rues boueuses et de quelques maisons, mais grâce au nombre d'artistes qui fréquentèrent l'école de Hlebine, elle devint quasiment synonyme d'art naïf yougoslave. Dans les années 1920, un groupe de paysans autodidactes développa un style pictural unique.
Ce style de peinture fut inspiré par deux grands noms croates – Antun Gustav Matoš et Miroslav Krleža – qui prônaient un style artistique individuel, à l'abri de l'influence occidentale. Ces idées furent ensuite reprises par l'artiste Krsto Hegedušić. Krsto fonda finalement l'École d'art de Hlebine en 1930, en quête d'une « expression artistique rurale ». Ivan Generalić fut le premier maître de l'École de Hlebine et le premier à développer un style personnel distinctif. L'École de Hlebine et les artistes naïfs yougoslaves devinrent un phénomène mondial, avec des expositions au Brésil, en Belgique et à Haarlem, où Gerard de Nijs découvrit ce style en 1977.
Peintres du Sacré-Cœur : Dans cette liste, nous ne pouvons oublier les peintres du Sacré-Cœur. Ce groupe d'artistes fut le premier à participer à la première exposition d'art naïf de 1928 à Paris. Parmi eux figurent les artistes suivants :
Henri Rousseau (1844 –1910, France) avec « Le Rêve » (1910)
André Bauchant (1973 – 1958, France) avec « Deux Femmes dans un paysage » (1929)
Parmi les autres artistes naïfs bien connus, on peut citer :
Ivan Generalić (1914 -1992, Croatie) avec « Le Cerf » (1978)
Nikifor Krynicki (1895 – 1968, Pologne) avec « Willa Wiesława »
Horave Pippin (1888 – 1946, États-Unis) avec « La fin de la guerre, retour à la maison » (1933)
Zuzana Chalupová (1925 – 2001, Serbie) avec « Village russe en hiver » (1991)
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